L’emploi frontalier

L’emploi frontalier est une réalité extrêmement importante de nombre de communes de la province de Luxembourg, principalement du sud, et cette importance va croissant. Le Grand Duché est tout simplement le premier employeur de la province.

Habay, davantage au contact du Grand Duché par l’autoroute et le chemin de fer, est très fortement affectée par cette réalité : près d’un actif sur deux domiciliés à Habay travaille au Grand-Duché !

A Tintigny, c’est près d’un actif sur trois qui traverse la frontière chaque jour. Et c’est à Tintigny que l’on enregistre actuellement la croissance la plus forte du nombre de frontaliers. Le phénomène qu’a connu – et connaît toujours – Habay déborde donc désormais sur sa voisine.

Bref, le Grand Duché de Luxembourg influe directement sur les caractéristiques du développement des deux communes : augmentation de la population et de son niveau moyen de formation, augmentation des revenus, de la circulation, de la pression immobilière. Potentiellement, il ouvre des perspectives nouvelles pour ces deux communes (essor du commerce, de l’Horeca) mais leur pose aussi des problèmes neufs (création de services, maintien de la cohésion sociale). C’est également un nouveau mode de vie qui s’installe progressivement, caractérisé par l’absence le jour d’un grand nombre d’habitants majoritairement jeunes.

Qu’adviendra-t-il dans les prochaines années de la croissance grand ducale ? Est-elle sans limite ? Se contractera-t-elle sous l’effet de la crise ?

Selon Idelux, dans les années à venir, le Grand Duché recherchera des compétences toujours plus pointues. Du fait de cette sélection, la part de l’emploi transfrontalier ne cessera de baisser. Les prospectivistes grands ducaux quant à eux envisagent, au-delà du moment de crise actuel, une poursuite et même une intensification du développement de l’activité économique de leur pays et une augmentation du nombre de navetteurs.

Clairement, un ressac de l’économie luxembourgeoise aurait des conséquences immédiates sur l’actuelle bonne santé du territoire.

Habay et Tintigny doivent en tout cas envisager les deux hypothèses – ressac ou essor accru de l’économie grand ducale – au moment d’adopter des axes de développement à moyen et long termes.

Mais il existe aussi sur le territoire un autre flux frontalier, pour lequel il n’y a pas d’outil de mesure direct, et dont l’avenir est également en question. Nombre de travailleurs salariés des entreprises locales, principalement dans les secteurs Horeca et transport, sont en effet domiciliés en France pour des raisons d’ordre fiscal. Or le statut fiscal du travailleur frontalier doit subir une évolution importante en 2010, laquelle en réduira les avantages actuels. Quelle incidence cette modification aura-t-elle sur l‘emploi local ?