


Habitants de Habay et de Tintigny ne sont pas égaux sur l’échelle des revenus enregistrés par l’administration fiscale.
La population de Habay peut être qualifiée de globalement très aisée. Le revenu moyen par déclaration comme le revenu moyen par habitant sont nettement plus élevés qu’en Région wallonne, en province ou dans l’arrondissement. La proportion de déclarations mentionnant plus de 50.000 € de revenu annuel est également de loin supérieure à ces échelles territoriales de comparaison. L’indice de richesse 2006 constitue un témoin éclatant de cette aisance générale, laquelle est récente : en 1995, revenu moyen par habitant et indice de richesse étaient inférieurs à ceux de la Région, de la province et de l’arrondissement. A l’origine de cette nouvelle richesse, on trouve le grand nombre de travailleurs frontaliers qui ont choisi de s’installer à Habay. C’est donc en grande partie la population « immigrée » qui détient cette richesse.
Tout le monde n’est cependant pas riche à Habay. 45% des déclarations renseignent moins de 20.000 € de revenu annuel. La différence entre revenu médian et revenu moyen indique en outre une disparité entre revenus importante à Habay, davantage que sur les territoires de comparaison. La population aisée exerçant une pression forte sur les prix de l’immobilier, il devient difficile pour les citoyens aux revenus réduits, voire très réduits, de se loger à Habay. Le parc de logements sociaux ne suffit d’ailleurs pas à satisfaire une demande croissante.
Une population jeune, en croissance et de surcroît aisée constitue en soi une bonne nouvelle pour la commune, comme pour l’économie locale. Mais on trouve aussi en germe dans ce fort différentiel de revenus des facteurs de fracture sociale, que pourrait accentuer une opposition entre « indigènes » et « immigrés ». Les autorités communales cherchent à réduire ce risque en développant une politique sociale active (adoption d’un plan d’ancrage communal du logement, d’un plan de cohésion sociale).
La population de Tintigny est dans les chiffres beaucoup moins aisée que celle de Habay. Le revenu moyen par habitant et l’indice de richesses sont moindres qu’en Région, en province ou dans l’arrondissement. Plus de 48% des déclarations renseignent moins de 20.000 € de revenu annuel. Tintigny est moins concernée que sa voisine par la problématique du clivage entre petits et hauts revenus. Fiscalement, sa population est plus homogène.
Mais à y regarder de plus près la situation est occupée à évoluer. En dix ans, l’indice de richesse, le revenu moyen par déclaration et le revenu moyen par habitant ont connu une croissance plus forte à Tintigny que dans la Région, la province ou l’arrondissement. Autrement dit, Tintigny suit une évolution comparable à celle de Habay, certes moins intense. Mais comme le point de départ était un très faible indice de richesse, les résultats de cette évolution ne dépassent pas encore de manière ostensible les niveaux de richesse mesurés de la province ou de l’arrondissement. En particulier la progression du revenu moyen et du revenu médian par déclaration indique une disparité croissante entre niveaux de revenus.
Récemment, l’Intercommunale de développement économique durable de la province – Idelux – a d’ailleurs classé Habay 6ème et Tintigny 13ème du palmarès des 20 communes de la province de Luxembourg au revenu fiscal le plus élevé par habitant.